Logo

Chants de Milarépa

Voir également : Pratique de Milarépa

Le chant des "huit ornements du sens profond"
chanté à Ramding dans la “grotte du ciel”

En général, couper de l'intérieur les exagérations,
Ne nomme-t-on pas cela : “la Vue libre d'extrêmes” ?
Celle-ci reliée aux écritures et à la logique,
Quel bel ornement !

Dissoudre les imputations en le Dharmakaya,
Ne nomme-t-on pas cela : “la méditation spontanée” ?
Celle-ci reliée aux expériences,
Quel bel ornement !

Purifier les six consciences en leur propre état,
Ne nomme-t-on pas cela : “la conduite de l'unique saveur” ?
Celle-ci reliée au moment juste,
Quel bel ornement !

Avoir fait naître l'expérience de la félicité-vacuité,
Ne nomme-t-on pas cela : “l'instruction de la lignée orale” ?
Celle-ci reliée aux quatre initiation,
Quel bel ornement !

Avoir déployé l'apparence claire de la vacuité,
Ne nomme-t-on pas cela : “l'entrée des Chemins et des Terres” ?
Celle-ci reliée aux signes de succès de la voie,
Quel bel ornement !

Celui qui possède les écritures, la logique et les instructions spéciales,
Ne le nomme-t-on pas : “le Lama détenteur de la lignée” ?
Celui-ci relié à la compassion,
Quel bel ornement !

Celui qui possède la confiance et une grande compassion,
Ne le nomme-t-on pas : “l'élève récipiendaire”
Celui-ci relié au respect,
Quel bel ornement !

En général, la Vue coupe les liens de l'esprit.
La Méditation nous familiarise avec les expériences
Par la Conduite, nous parvenons au but ultime.

En réalité, les quatre Corps se manifestent.
Le fruit se se définit comme étant l'esprit.
Tout est réalisé comme étant unique

 

Intégrer la vie quotidienne dans la pratique :
“Chant des quatre activités

Écoute-moi bien, mon fils Rétchoungpa :

Moi, ton vieux père Milarépa,
Parfois je dors et, tout en dormant, je médite.
Quand, en dormant, je médite,
J'ai l'instruction pour faire s'élever la stupidité en Claire-lumière (1).
Ce que je détiens là, personne ne l'a.
Ah ! si tous l'avaient, quelle ne serait ma joie !

Moi, ton vieux père Milarépa,
Parfois je mange et, tout en mangeant, je médite.
Quand, en mangeant, je médite,
J'ai l'instruction pour reconnaître boissons et mets
comme un cercle d'offrande accumulées (Tsok) (2).
Ce que je détiens là, personne ne l'a.
Ah ! si tous l'avaient, quelle ne serait ma joie !

Moi, ton vieux père Milarépa,
Parfois je marche et, tout en marchant, je médite.
Quand, en marchant, je médite,
J'ai l'instruction pour reconnaître que marcher
et s'asseoir sont des circumambulations (3).
Ce que je détiens là, personne ne l'a.
Ah ! si tous l'avaient, quelle ne serait ma joie !

Moi, ton vieux père Milarépa,
Parfois en la Conduite, tout étant actif, je médite.
Quand en étant actif, je médite,
J'ai les instructions pour libérer
Tous les comportements en la nature ultime (4).
Ce que je détiens là, personne ne l'a.
Ah ! si tous l'avaient, quelle ne serait ma joie !

Toi aussi, mon fils Rétchoung, pratique ainsi !
Et toi, Mégom, lève-toi et fais la soupe !

Milarépa

Milarépa, peinture du 10e Karmapa Tcheu Ying Dorjé (1604 - 1674)

 

La prière des promesses solennelles :

Lignée des fils du seigneur Naropa,
Vous transmettez la voie de la Libération.
Bénissez ce mendiant de s'en tenir aux ermitages des montagnes !

Sans se divertir avec des démons des distractions mondaines,
Puisse se développer l'enstase de l'équanimité !

Sans s'attacher à l'étang de Samatha !
Puisse naître la fleur de Vipassana !

Sans se précipiter dans le bouillonnement des productions mentales,
Puisse s'étendre les frondaisons de la simplicité !

Sans que n'advienne d'ambivalence dans ma retraite,
Puisse mûrir le fruit des expériences et réalisation !

Toutes catégories de démons ne pouvant plus s'interposer,
Puisse la certitude affermir mon esprit !

sans avoir de doutes quant au chemin des moyens,
Puisse le fils quivre les traces de son père !

Seigneur de grande compassion, essence d'Akshobya,
Bénissez ce mendiant de s'en tenir aux ermitages ds montagnes !

 

Commentaire de Lama Shérab Namdreul

(1) Milarépa fait référence au Yoga de "Claire Lumière"

(2) Milarépa fait référence au Yoga de "Toumo" et de son application durant chaque repas qui se doit d'être considéré comme Ganachakra avec la vue yogique correspondante.

(3) Milarépa fait référence au Yoga du “Corps illusoire”. On détrompe l'appréhension ordinaire de notre corps par des "jeux d'illusion".

(4) Milarépa fait référence à la Conduite où  le yogi incorpore la Vue du Dharmata, nature ultime des phénomènes, à toutes ses activités. La Conduite est l'application où le yogi fait "usage" de la Vue réalisée en Méditation. (Cf. Vue, Méditation et Conduite)